3 méthodes pour estimer la valeur de son entreprise
Comptabilité, social et juridiqueDernière mise à jour le · 4 min
À tout moment, il peut être intéressant de calculer la valeur de son entreprise. En vue de la difficulté à évaluer précisément la valeur de son entreprise, en générale, il est plus judicieux de déterminer une fourchette en situant la valeur minimale et maximale de l’entreprise.
"Les trois méthodes suivantes permettent de déterminer la valeur de votre entreprise facilement."
Méthode 1 : l’évaluation de l’entreprise par l’actif net corrigé
Cette première méthode consiste à évaluer la valeur patrimoniale de l’entreprise. Pour cela, il faut reprendre tous les postes de l’actif et du passif du bilan comptable le plus récent. Ensuite, il faut y apporter les corrections nécessaires afin d’avoir un résultat le plus précis possible. Les corrections correspondent à des ajustements de la valeur réel de chaque actif. Une fois les corrections faites, il est possible de déterminer l’Actif Net Corrigé c'est-à-dire la valeur de l'entreprise.
(Somme de l'ACTIF corrigé) - (Somme du PASSIF corrigé) = Valeur patrimoniale de l'entreprise.
Liste des postes d’ACTIFS à additionner :
Les immobilisations corporelles doivent être réévaluées pour correspondre à leurs justes valeurs de marché
Les créances commerciales doivent être ajustées par les impayés, compte tenu des délais de paiement accordés, des retards de paiement ou encore des créances définitivement perdues
Pour la trésorerie de l’entreprise, celle-ci sera simplement prise en compte pour le moment figurant sur le bilan.
Les titres de placement sont généralement pris à la valeur comptable. En revanche, si celles-ci ont subi une forte variation de valeur, il est possible de les ajuster.
Il faut également prendre en compte le « goodwill » de l’entreprise. En effet, il est généralement important de ne pas le négliger puisque celui-ci va s’ajouter à l’actif net corrigé et ainsi pouvoir évaluer la valeur de son entreprise. Le goodwill correspond à un produit immatériel provenant des compétences, de la culture propre, du fond de clientèle, la réputation de l’entreprise. Celui-ci se calcule sur plusieurs années. Il se calcule sur la base du résultat obtenu de la différence entre les bénéfices futurs attendus et les bénéfices qui devraient normalement être réalisés.
Liste des postes des PASSIFS à additionner :
Lors de l’estimation de l’entreprise, il faut également prendre en compte l’ensemble des dettes (court, moyen et long termes) au moment du calcul.
Dettes financières de l'entreprise
Les dettes fournisseurs
Dettes fiscales, sociales de l'entreprise
Toutes les provisions pour risques à passer sur les actifs de l'entreprise. Autrement dit, si des créances risquent de ne pas être récupérées, leur valeur peut baisser au prorata du risque de ne pas les récupérer.
Méthode 2 : l’évaluation par un multiple de résultat
Cette deuxième méthode considère que la valeur de son entreprise correspond à sa rentabilité, sur la base d’un multiple de résultats propre à l'entreprise. Le multiple varie généralement entre 4 et 8 en fonction du marché et du potentiel du marché.
Il est possible de se référer à différents résultats :
Il est possible de fonder les calculs sur le bénéfice net. Cette méthode est relativement simple, mais elle peut être faussée par des charges et profits exceptionnels tels que la vente d'un bien matériel (immeuble, camion...).
On peut se référer au résultat brut d’exploitation (EBE) ou bien au résultat courant.
Les marges brutes d’autofinancement peuvent également être un résultat de référence pour déterminer la valeur d'une entreprise.
Ensuite, le coefficient multiplicateur de ces résultats dépend principalement du secteur d’activité. En effet, plus ce secteur est considéré comme risqué, plus le coefficient est faible. Le risque reposant sur la qualité du marché et de son avenir possible. Une entreprise sera davantage valorisée si elle possède un fort potentiel de croissance. Toutefois, cette méthode de coefficient doit être employée avec prudence.
Cette méthode de calcul est souvent employée par l'acheteur et ses partenaires financiers traditionnels tels que les banques qui s'en référent à la capacité d'autofinancement de l'entreprise relative aux futures échéances de remboursement d'un éventuel emprunt bancaire.
Méthode 3 : l’évaluation par le flux de trésorerie prévisionnels
Cette méthode consiste à considérer que la valeur de son entreprise est égale à la somme des flux de trésorerie prévisionnels susceptibles d’être dégagés au cours des cinq prochaines années.
Les flux de trésorerie se calculent en additionnantle résultat d’exploitation net d’impôts et les dotations aux amortissements et provisions. Ensuite, il faut déduire du montant obtenu précédemment les amortissements d’exploitation, l’augmentation du besoin en fonds de roulement et les investissements.
Ensuite, il faut être capable d’estimer les flux dans le temps. En effet, il faut tenter d’estimer comment l’entreprise évoluera sur les cinq prochaines années. De plus, il faut évaluer en argent actuel la valeur estimée précédemment. Pour cela, les spécialistes utilisent un taux d’actualisation qui dépend de l’inflation et du taux d’intérêt.
Mais alors, quelles méthodes choisir pour estimer la valeur de son entreprise?
Ces différentes méthodes ne donneront pas les mêmes résultats. Ces différences sont normales. Par conséquent, il faut éviter de faire la moyenne de ces résultats. Il est préférable de choisir une méthode de calcul en fonction de la position d'acheteur ou de vendeur.
Exemple : si la méthode de valorisation patrimoniale donne un résultat supérieur à la méthode des flux actualisée, dans ce cas le vendeur a intérêt à choisir la méthode 1 car l’entreprise vaut plus cher de fait de la valeur de ses Actifs réévalués, que du fait de sa rentabilité avenir hypothétique.
Article écrit par Clementine