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Qu’est-ce qu’une SCI : guide 2025

Création et financement

Dernière mise à jour le · 6 min

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La SCI attire de plus en plus d’investisseurs qui souhaitent gérer un bien immobilier à plusieurs. Vous avez déjà entendu parler de cette structure mais vous ne savez pas vraiment comment elle fonctionne, ni si elle est adaptée à votre projet ?

Ce guide clair et complet vous explique tout : définition, fonctionnement, fiscalité, avantages, limites et cas pratiques. Dans cet article, vous découvrirez comment la SCI peut devenir un outil efficace pour organiser, transmettre et optimiser votre patrimoine immobilier.

Qu’est-ce qu’une SCI ?

Une SCI est une société civile créée par au moins deux personnes dans le but d’acquérir, gérer et transmettre des biens immobiliers. Contrairement aux sociétés commerciales, une SCI n’a pas pour objectif de générer des bénéfices via une activité commerciale. Elle sert avant tout à organiser et simplifier la gestion d’un patrimoine immobilier commun, qu’il s’agisse d’un appartement, d’une maison familiale ou d’un immeuble locatif.

La SCI est particulièrement utilisée pour éviter les contraintes de l’indivision et assurer une gestion plus souple et durable d’un bien détenu à plusieurs.

Quels sont les différents types de SCI ?

Il existe plusieurs formes de SCI, adaptées à différents projets immobiliers :

  • SCI familiale : elle permet aux membres d’une même famille de gérer ensemble un ou plusieurs biens immobiliers, souvent pour préparer une transmission patrimoniale.

  • SCI de gestion : utilisée pour détenir et administrer un patrimoine immobilier (par exemple des logements destinés à la location).

  • SCI d’attribution : elle a pour but de construire ou acquérir un bien, puis de le répartir entre les associés sous forme de lots.

  • SCI de construction-vente : contrairement aux autres, elle permet de construire un bien immobilier en vue de le revendre.

Chaque type de SCI répond à des besoins spécifiques et doit être choisi en fonction de l’objectif poursuivi.

Comment fonctionne une SCI ?

Une fois constituée, la SCI devient une personne morale distincte de ses associés. Ces derniers détiennent des parts sociales en fonction de leurs apports, qu’ils soient en numéraire (argent) ou en nature (apport d’un bien immobilier).

La gestion quotidienne de la SCI est confiée à un gérant, désigné dans les statuts ou par une assemblée des associés. Les grandes décisions (vente d’un bien, modification des statuts, etc.) se prennent collectivement lors d’assemblées générales.

En résumé, une SCI fonctionne comme une société classique, mais avec un objectif immobilier et patrimonial.

Comment créer une SCI ?

Créer une SCI permet de faciliter la gestion d’un bien détenu à plusieurs et d’anticiper une éventuelle transmission. Elle est particulièrement adaptée pour :

  • Éviter les blocages liés à l’indivision

  • Protéger le patrimoine familial

  • Optimiser la succession en transmettant des parts sociales plutôt que des biens immobiliers directement

La création d’une SCI passe par plusieurs étapes clés. Voici un guide détaillé des démarches à suivre.

La rédaction des statuts

La première étape dans la création d’une SCI consiste à rédiger les statuts de la société. Ce document fondateur établit les règles de fonctionnement de la SCI, telles que :

  • La répartition des parts sociales entre les associés

  • Les pouvoirs du ou des gérants

  • Les modalités de prise de décision

  • L’objet social de la SCI, qui doit être exclusivement la gestion de biens immobiliers

Les statuts doivent être rédigés avec soin, car ils régissent l’ensemble des relations entre les associés ainsi que la gestion de la société. Il est conseillé de faire appel à un notaire ou un avocat spécialisé pour cette étape, afin d’éviter tout conflit ou ambiguïté qui pourrait surgir par la suite.

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La réalisation des apports des associés

Les associés doivent réaliser leurs apports à la SCI, en fonction de ce qui a été prévu dans les statuts. Ces apports peuvent être :

  • En numéraire : il s’agit d’apports en argent, que les associés versent sur le compte bancaire de la SCI.

  • En nature : il peut s’agir d’un bien immobilier ou de tout autre bien ayant une valeur monétaire.

En contrepartie de ces apports, chaque associé reçoit des parts sociales proportionnelles à sa contribution. La répartition des parts déterminera ensuite les droits de vote de chacun lors des décisions collectives.

La désignation du gérant de la SCI

La gestion d’une SCI est assurée par un ou plusieurs gérants, désignés par les statuts ou par une assemblée générale des associés. Le gérant est responsable de la gestion courante de la société : il signe les contrats, gère les relations avec les locataires, et prend les décisions nécessaires au quotidien.

Le gérant peut être un des associés ou une personne extérieure à la SCI. Sa rémunération (si elle existe) et l’étendue de ses pouvoirs doivent être clairement définies dans les statuts pour éviter tout malentendu ou abus.

La publication d’une annonce légale

Une fois les statuts signés, un avis de constitution doit être publié dans un journal d'annonces légales. Cette annonce doit comporter certaines informations, comme le nom de la SCI, son objet, l’adresse de son siège social, ainsi que l’identité des associés et du gérant.

Cette formalité est indispensable pour officialiser la création de la SCI et la rendre opposable aux tiers.

L’immatriculation de la SCI

La dernière étape consiste à immatriculer la SCI auprès du Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). Pour cela, un dossier complet doit être déposé au greffe du tribunal de commerce compétent. Ce dossier inclut :

  • Un exemplaire des statuts signés par les associés

  • Le formulaire M0 complété, qui est le document officiel de demande d’immatriculation

  • L’attestation de parution de l’annonce légale

  • La preuve de la domiciliation de la société (contrat de bail, attestation de domiciliation, etc.)

Une fois l’immatriculation effectuée, la SCI obtient un numéro SIRET et une existence juridique. Elle est alors prête à fonctionner et à gérer son patrimoine immobilier.

Quel est le régime fiscal d’une SCI ?

Par défaut, une SCI est soumise à l’impôt sur le revenu (IR). Chaque associé est imposé sur la part de revenus locatifs correspondant à ses parts sociales.

Il est cependant possible d’opter pour l’impôt sur les sociétés (IS). Ce choix permet, par exemple, de déduire l’amortissement des biens immobiliers, mais il entraîne une fiscalité plus lourde en cas de revente. L’option est irrévocable : il est donc essentiel de bien mesurer les conséquences avant de choisir.

Quels sont les avantages de la SCI ?

L’un des principaux avantages d’une SCI réside dans la souplesse qu’elle offre pour gérer un bien immobilier détenu à plusieurs. Contrairement à l’indivision, où chaque décision peut devenir une source de blocage, la SCI permet d’organiser la gouvernance dès la rédaction des statuts et d’éviter les conflits entre associés.

Un autre atout majeur concerne la transmission du patrimoine. Plutôt que de céder directement un bien immobilier, ce qui peut engendrer des frais importants, les associés peuvent transmettre progressivement des parts sociales à leurs héritiers, ce qui permet de réduire la fiscalité successorale. De plus, cette structure constitue une solution pratique pour protéger le conjoint survivant ou organiser une succession complexe.

Quels sont les inconvénients de la SCI ?

La SCI n’est pas exempte de contraintes. Sa création et son fonctionnement impliquent des formalités juridiques et administratives plus lourdes que dans une simple indivision. Les associés doivent tenir des assemblées générales, rédiger des procès-verbaux et respecter un cadre légal strict, ce qui peut paraître contraignant.

Par ailleurs, la SCI ne peut pas exercer d’activités commerciales, comme la location meublée professionnelle. Si elle le fait, elle risque d’être requalifiée en société commerciale, ce qui modifie son régime fiscal et peut entraîner des coûts supplémentaires. Enfin, les associés sont responsables indéfiniment des dettes de la société, proportionnellement à leurs parts, ce qui constitue un risque non négligeable.

FAQ

Quel intérêt de faire une SCI familiale ?

La SCI familiale permet d’organiser et de faciliter la transmission d’un bien entre membres d’une même famille, tout en évitant les blocages de l’indivision.

Quel intérêt de mettre sa résidence principale en SCI ?

Mettre sa résidence principale en SCI peut faciliter la transmission aux héritiers et protéger le conjoint survivant, mais cette stratégie doit être étudiée au cas par cas.

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